Infrastructures

"Comme Claude Lévi-Strauss, j'ai gardé la certitude que les infrastructures inconscientes déterminent les superstructures idéologiques et donc, pèsent sur la conscience". in "Mémoire", Catherine Clément, p. 209, Paris, Stock, 2009.
Vraiment très bien, ce bouquin. Façon via cette citation, de saluer les membres et passants de ce forum.
Bien à vous,
Francis.

Bonsoir Francis, bonsoir à tous !

Merci pour cette proposition à réfléchir !
Tu as raison, les vacances sont terminées....

Peut-on dire quelque chose qui éclairerait cette citation ?
Ce que tu as aimé y apprendre, toi, Francis ?
...et attention, qu'on puisse tous comprendre !

Peut-on déjà dire que cet esprit fabuleux qu'était C.L. Strauss, s'intéressait pas tant à la réalité du monde qu'à la façon dont on le pense ?

Qu'il a tricotté quelque chose inspiré de Freud, Marx, et la géologie ?

Qu'il s'était donné pour objet d'étude, pas tant les termes , mais les relations qu'ils ont entre eux.
Ces relations faisant sytèmes, produits du fonctionnement inconscient de l'esprit, répondant à des lois universelles.

Il en a tiré des règles pour éclairer les systèmes de parenté.

et puis...c'est lui qui a dit que c'est parcequ'il y avait "différence" sexuelle, générationelle ...que nous pensons.
Pas de différence, pas de pensée !

Admin a écrit:

(...) Peut-on dire quelque chose qui éclairerait cette citation ?
Ce que tu as aimé y apprendre, toi, Francis ?
...et attention, qu'on puisse tous comprendre ! (...)

Bonjour toutes et tous,
En ai-je appris quelque chose ?
Je m'aperçois ces temps-ci avoir envie de reprendre la plume pour revenir sur les liens entre inconscient individuel - si l'on puit parler d'inconscient individuel tant celui-ci est constitué de ce qui nous parvient de toutes ces autres choses que soi - et relations groupales, et relations sociales. Mais le sujet est bien vaste et je n'en dirais rien de nouveau, surtout après les psychosociologues psychanalystes et mon petit chouchou Eugène Enriquez.
La citation du livre de Clément se situe autour de 1968, tandis qu'elle travaille avec (ou autour de) les maoïstes, les communistes, les psychanalystes lacaniens, les littéraires, les féministes : Sollers, Roudinesco, Milner, Kristeva, Judith & J.-A. Miller, etc. J'ai écrit cette citation à la fois en matière de rentrée ("salut tout le monde") et pour, le cas échéant, donner envie de lire ce livre, ou plutôt ce genre de livres où, comme dans les tomes des mémoires du castor Simone de Beauvoir, se mêlent histoire d'individus, moments d'époques et courants de pensée, livres où la plume est en outre bellement maniée.
Sur le fond, quant à cette citation, rien de neuf pour moi : inconscients individuels voire collectifs fomentent croyances et idéologies individuelles et collectives (lesquelles nourricent à leur tour les inconscients individuels), l'ensemble "pesant sur" notre pensée (enfin, "pensée", c'est vite dit...) consciente. Sur ce que l'on (ne) s'entend (pas) penser, que l'on se voit faire.
A part ça, je ne suis hélas pas un lecteur de Lévi-Strauss, que je n'ai dû que rapidement feuilleter dans les années 90.
Bonnes journées,
Francis.

PS : Mais pourquoi donc ai-je hier soir traité lierres et rosiers contre les cohortes de pucerons, me doutant bien qu'il allait pleuvoir ce matin?
Va comprendre....

Oui, ça rejoint une question que je me posais, il y a peu, sur les historiens.
Quels historiens sommes-nous de nos propres existences, de notre petite histoire dans la grande ?

Et puis... quel est le temps de l'histoire, celui de l'expérience et/ou celui de son récit ?
Qu'est-ce-qui fait qu' on la raconte ?

Née à un moment et dans le lieu où se sont pensées et se sont formées les premières institutions Européennes, quelle conscience ai-je de l'Europe ?
Qu'est ce qui, dans mon expérience d'écolière dans la première école Européenne crée, ou dans celle de ma mère d'avoir travaillé avec Schuman, m' implique aujourd'hui dans l'existence, avec une conscience de ce moment historique ?

Quelle différence y aurait-il entre la conscience que j'ai de ma violence, de celle de mes semblables, et la conscience qu'un contemporain de Gandhi, oeuvrant à ses côtés, peut en avoir ?

Qu'est ce qui, dans le collectif viendrait signer (ou pas), quelque chose de mon terreau intérieur?
En m'arrêtant un moment sur le "(ou pas)", évoquant les temps les plus sombres de notre histoire, ou ceux encore à l'oeuvre dans nos guerres actuelles, ça signe toujours, en réalité, quelque chose de mon terreau intérieur.
Je connais bien mes guerres, oui.

On fait bien la guerre aux pucerons, hein !

Claude Levis-Strauss est mort.

Révérence !

http://www.scienceshumaines.com/edito--pour-une-archeologie-de-l-esprit-humain_fr_22923.html

Merci Isa pour l'information et le lien. Pas eu le temps de "regarder la radio". Mes lectures, rares (Les structures élémentaires de la parenté), de Levi-Strauss, remontent au moins aux "calanques" grecques ; du temps où je mettais des 501.
Bonjour tout le monde,
FB.