Peut-être avez-vous vu cette émission sur France O, il y a quelques jours.
Sans rapport directe, la découverte du personnage m'a fait le même effet que celle d' "Orphéo Négro", il y a bien longtemps.
Quelque chose à voir, sans doute, entre l'éther et la chaire, entre l'Amour et son corps...
Robert Saint Rose, beau jeune homme Martiniquais, dont le frère dit de lui qu'il était toujours très chic avec ses costumes pas "bénévoles", entrepris de concrètiser son rêve lunaire.
De ses calculs savants, supervisés par son ancien professeur de français, vers qui il s'était tourné comme un tournesol le fait vers le soleil, naquit une fusée.
Ferraille, boîtes de conserves, bouts de ficelle ...
Epris de la poésie d' Aimé Césaire, que son professeur lui avait fait découvrir, il estima à la lumière de ce que les mots avaient déjà su produire en lui, qu' ils sauraient faire décoller sa fusée .
Pas certain, compte tenu de la distance à parcourir, d'avoir suffisament de poêmes pour revenir sur terre, il voulut voir Césaire pour lui demander d'en écrire encore.
Pendant une longue période, il ira chaque jour à la mairie de Fort de France dans l'espoir que le grand Césaire lui accorde une entrevue. Césaire ne l'a jamais reçu.
Il décida pourtant du jour du décollage. Invita quelques proches à assister à l'évènement, son frère, un ami, et son amoureuse qui préféra rester cachée derrière les arbres alentours, on ne sait pas si c'est par peur de la chaleur du feu produit, par le chagrin causé par la séparation ou encore par la honte d'un échec probable.
Il s'installa, livre ouvert sur les genoux, son frère ferma derrrière lui la porte avec sa petite poignée.
La fusée trembla un peu sans doute du désir qui saisit tout le corps de son occupant, mais ne décolla pas.
Sa fiancée le quitta, pas certaine de vouloir présenter à ses parents une homme dont le surnom était devenu "Zétwal" (étoile).
Le temps de se retourner sur le quai des adieux, que Robert disparu, personne ne l'a jamais revu.
J'aime Robert Saint Rose !
Bon jour né à vous.