L'Amour (de soi, pour l'autre)

Bonjour à tous,

Bien envie d'ouvrir un sujet sur l'Amour que je souhaite vivre, aujourd'hui, très différemment d'avant.
Mon envie est d'aller vers l'instauration de sentiments amoureux qui n'entrainent pas de dépendance affective. Exister à travers le regard de l'autre est une chose que je ne veux plus. Je veux pouvoir continuer à me sentir bien par moi-même et indépendamment de cet Autre. Et en même temps ... s'attacher à l'autre n'implique-t-il pas une forme de dépendance ?

Cauderane

Sentiments amoureux sans dépendance affective ? Il est des dépendances plaisantes, et pas inféodantes.
Et j'avais envie de cette variation sur ton titre : "L'amour (de l'autre, pour soi)".
@+,
Francis

Bonjour Cauderane, Francis,

je vous livre un extrait de "lettres à une jeune psychanalyste" de Heitor O'Dwyer de
Macebo.
Une piste à explorer sans doute :

Citation :

L'amour et la vérité

Les rapports entre l'urgence et la vérité concernent l'amour.

La rencontre amoureuse est, par excellence, un moment de vérité.L'irruption de l'aimé dans une vie se fait sur le mode de l'effraction_Le vent qui ouvre violemment une porte donnant sur un paysage ensoleillé.L'aimé est la pure extériorité.Aller à sa rencontre est aller au-dehors où m'attend un autre moi-même que je ne connais pas qui m'est étranger.
Il y a urgence à répondre à cet appel d'une vérité sur moi-même qui se loge au-delà de la brèche ouverte par l'aimé dans le bloc du réel.
Séjourner dans l'urgence exige toutes mes forces, toute mon énergie, toute ma concentration.
Parce que pour rencontrer cet autre que je serai, qui m'attend dehors et m'appelle, je dois changer le cadre de pensée habituel grâce auquel je me suis accompagné jusqu'à maintenant.
Ce même séjour dans l'urgence, on le rencontre dans l'écriture..../.....

Cette "brèche ouverte dans le bloc du réel" me semble salutaire...

Cordialement.

Bonjour Cauderane, bonjour à tous,

Bien joli sujet que celui de l'amour, "instaurer des sentiments amoureux sans dépendances affectives "? Cela relève du raisonnement, est on raisonnable quand on est amoureux, quand on "tombe en amour "?
Je crois que cela nous emporte et je suis d'accord Francis, c'est bien agréable! Il y a soi et l'autre, nos expériences et les siennes. Je comprends cette idée de dépendance dérangeante, peut être l'écart suffisant est de ne pas devenir ou vouloir que l'autre soit : tout... Qu'en dites vous ?
Bien à vous
Caro

"Fontaine claire où tout le désir d'entraîner avec moi un être nouveau se reflète et vient boire, tout le désir de reprendre à deux, puisque cela n'a encore pu se faire, le chemin perdu au sortir de l'enfance et qui glissait, embaumant la femme encore inconnue, la femme à venir, entre les prairies."

Ce tout petit extrait de "l'amour fou" d'André Breton", retrace si bien, en si peu de mots, le torrent de cette affaire, dont on remonte à la source par le chemin d'un paradis perdu, l'enfance.
Corps et âme, nous y avons grandi, d'une dépendance totale aux garants de nos vies.
Dépendance constitutive donc, qui entrelaçait déjà nos liens avec le risque toujours, d'y enmêler nos pieds et nos poings.
L'autre est invité à la libération de l'inconnu qui dort encore en l'un et l'autre.
Ca se reflète, y a de l'écho d'une praire à l'autre.

Merci à tous de vos participations ... j'ai semé un sujet et ... il a germé .

Francis et Caroo : "l'amour de l'autre, pour soi", oui, bien sûr. C'est bien ainsi que je veux vivre l'amour : dans l'échange et le partage de ce que chacun est, en étant d'abord son meilleur ami à soi-même. Ainsi, l'autre n'est pas tout.

Michel et Isabelle : j'aime cette idée de ce changement de cadre de pensées avec l'amour, de même que ce dernier peut finalement libérer cette part d'inconnu qui est en nous. C'est donc laisser la place au surgissement ...

Je file ouvrir la porte au paysage ensoleillé et répondre à l'écho de la prairie,

Bonne soirée à tous,

Cauderane

Et oui, laisser la place, Caudérane, au surgissement, et comme l'écrit I.C.

Citation :

y a de l'écho d'une praire à l'autre.

aux praires et autres fruits de mer.
Goûtons-donc.
Bonsoir à chacun,
FB.

Les praires communes sont appelées: "Vénus verrucosa"

Un régal...non?

... Ce qui donne "Vénus verruqueuse".
Quand Iacine te disait fabuleuse, cela ne fait plus l'ombre d'un doute.
J'arrête mes stupidités (enfin, on verra),
Francis.

Vers où causer ...de l'amour ?

Il me vient de l'amour
Le soupçon d'une peur
Celle disant déjà au coeur
Qu'il ne dure toujours

Quelle est cette grâce
Qui jour après jour
fait que je ne me lasse
De ce nous qui m'enlace

Quelle est cette ombre
jetant au parterre
les jours et leurs nombres
pour le regret d'hier

Quel jour était-ce déjà
Celui premier
Des baisers de ma mère

Quel jour était-ce déjà
Celui premier
De l'absence cruelle
me jetant au parterre
dans les larmes de mes prunelles

Vous dirais-je ainsi
A perte de vue
Que de l'amour
Pas de crainte à le perdre
Puisque je l'ai déjà perdu

Tes "mots aiment" sont de toute beauté Isabelle ...

Merci,

Cauderane

Je pensais les retirer, on me dit qu'ils sont si tristes.
Mais, qu'ils te parlent, m'encourage alors à les laisser poser cette question si difficile dans le lien.
Celle de cette menace jamais loin, parce que déjà vécue, de sa perte.

Merci à toi Cauderane

quel joli mot Cauderane pour poème le mot-aime pour peau-aime...

Isha, il y a parfois du triste dans la justesse. mais une beauté qui s'ébroue aussi.

La peau des mots
La peau est si...




"Vu de tout près c'est une grande part du monde: le chemin de la peau. Attention, vaste !"
Ariane Dreyfus

Bonjour Enid,

Ce "mot-aime" n'est pas de moi mais de Grand Corps Malade, j'aime particulièrement ses textes.

"Le chemin de la peau" ... hmmm ça me parle mais n'ai pas le temps de développer plus ...

Bon we à tous,

Cauderane

Bonjour,

Surtout non ne retirez pas votre poème, "peau aime", je le trouve aussi très juste, il me touche beaucoup.

Merci à vous tous pour vos belles écritures.

Bonne journée
Caro

Edward Hopper


Probablement un bémol
pour le baiser attendu
sur le blanc de son cou
offert et nu
Probablement un refuge
pour livrer bataille
Au papier de ses mains
Lu et relu

Silence des corps
en présence

C'est la première fois que je risque une réponse. Je voudrais qu'elle réponde au peau-aime de I.C, mais je n'ai pas encore compris comment me servir du site. Je voulais simplement dire que le jour où j'ai reconnu (j'ai mis longtemps) qu'en cherchant l'amour de moi, je me perdais, je me suis enfin sentie libérée de la peur de perdre l'amour de l'autre et j'ai commencé à entrer dans la joie d'apprendre à aimer l'autre, les autres et moi même.
Je me régale des petits cadeaux, des poèmes, illustrations, des échos des uns et des autres.

Bonjour Lakiki,
Merci de nous donner à vous lire. Et oui, ce forum est bien agréable ; vous semblez en apprivoiser l'usage.
A bientôt,
FB

Bonjour Lakiki, bonjour Francis

Je résiste à l'idée que l'amour puisse s'apprendre...
Ca prend ou ça prend pas.
Je ne contrôle pas mes sentiments et avoue aimer par dessus tout les suivre en aveugle...m'y perdre aussi.

L'autre, cet autre moi, crée dans nos épousailles, l'unique, à chaque fois différent, de ce mystérieux rêve d'amour que l'on porte en soi.

Pas d'école sinon la vie propre du lien, de sa naissance à sa mort.

Aimer à ne pas s'en retenir, oui j'aime aussi cette idée, même au risque de s'y perdre...

Bonjour Caro, bonjour à tous

Ce que j'ai perdu en aimant
Quand j'y réfléchi vraiment...
Rien.
Je les garderais tous...
Mes amours à mon cou,
Mes perles de sève
Qui sauvent ce qui croît
Pour croire ce qui sauve

Vermeer

La perle

CONCEPTA SERENO
"(C'est dans le calme [des flots] qu'elle prend naissance).
La coquille est la matière aqueuse, froide, passive, que les philosophes nomment "merelle", la mère de la lumière. Elle évoque les eaux, c'est-à-dire la fécondité, l'énergie qui renferme quelque chose de délicat, de précieux. La perle est trésor identique au grain de sénevé, à la pierre philosophale ; symbole essentiel de la féminité créatrice. Comme la lune et ses quatre phases cycliques, elle régénère, insère dans le rythme cosmique : naissance, vie, mort, renaissance. Elle est vierge, car non perforée.

Cachée dans sa coquille, la perle est connaissance nécessitant effort et persévérance, d'autant qu'elle naît, dit la légende, par l'effet d'un éclair ou par la chute d'une goutte de rosée? Saâdi, dans son Bûstan, nous dit que cette goutte fait s'entr'ouvrir la coquille afin qu'elle la reçoive : c'est cette semence céleste qui devient perle. Celle-ci est donc symbole de naissance spirituelle, quête de l'Essence.

Les mythes persans associent la perle à la manifestation primordiale. Elle est, dans sa coquille, comme le génie créateur dans la nuit. Selon la cosmogonie des Ahl-i-Haqq, "les Fidèles de la Vérité", "au commencement il n'y avait dans l'existence aucune créature que la Vérité suprême. Sa demeure était la perle ; son essence était dissimulée. La perle était dans la coquille, la coquille était dans la mer, et les ondes de la mer recouvraient tout".

La perle a un caractère noble, dérivé de sa sacralité. C'est pourquoi elle orne la couronne des rois ; elle signifie le mystère du Soi rendu sensible. Elle joue un rôle de centre, lorsque les instincts sont maîtrisés : il s'agit de spiritualiser la matière, le corps, de transfigurer les éléments grâce à l'introversion de l'énergie, à la concentration que la perle cachée, puis découverte, représente justement.

C'est tout cela que veut représenter l'image finale du monastère de Cimiez, dont la coquille fait écho à Compostelle."

Rolande Biès

Vous tous qui vous exprimez sur ce forum,
Je suis éblouie par votre art de vous révéler en suggérerant par touches légères et spirituelles (dans les deux sens du mot), ce qui me permet de vous découvrir au fil des mots.
Vous exprimez chacun à votre façon, des choses profondes, pleines de pudeur et de poésie.
En ce qui me concerne, j'en suis bien incapable, mais je n'ai plus honte à être moi même, dans mes limites, et à vous dire, par mon langage, que, ce que vous suggérez me questionne et je ne crois pas que , comme le dit Iacine, à trop questionner l'amour, "il se meurt pour ce qu'il n'est pas...naît pas"

Moi aussi je t'aime Iacine, parce que tu me désarçonnes à travers ton humour, ta force de vie, parce que tu me questionnes sur "qu'est-ce que t'aime" et que tu questionnes en moi, comme le dit si bien "admin", "ce mystérieux rêve d'amour que l'on porte en soi".
Pour moi, c'est une école de la vie, propre du lien que nous accueillons. Ce lien nous dépasse, nous révèle sans cesse différent de ce que nous croyons ou voulons être et interroge ce que nous sommes depuis notre naissance, c'est dans la manière d'y répondre que nous participons ou non à ce "je t'aime". C'est dans ce sens que rien n'est su d'avance, que tout s'apprend[/b] comme le fait un enfant, (se découvre, se prend en soi) dans le temps de la relation, tant que "mes perles de sève, qui sauvent ce qui croît pour croire ce qui sauve" me traversent.
A bientôt la joie de vous lire
Lakiki